- orgiaque
-
• 1797; gr. orgiakos1 ♦ Antiq. Des orgies (1o). Culte, fêtes orgiaques.2 ♦ Littér. Qui tient de l'orgie, évoque l'orgie. « la partie voluptueuse et orgiaque de l'ouverture de Tannhäuser » (Baudelaire).Synonymes :- dépravé- déréglé- dissolu- obscène- paillard- sensuelorgiaqueadj. Qui a les caractères d'une orgie.⇒ORGIAQUE, adj.A. —[Correspond à orgie A] ANTIQ. Qui appartient aux orgies; qui est propre, relatif aux orgies. Synon. moins usuel orgiastique. Fureur orgiaque; poèmes orgiaques. À l'heure où la fusion de l'âme apollinienne et de l'ivresse dionysienne faisait jaillir la tragédie du sein de la musique orgiaque (FAURE, Hist. art, 1909, p.92):• ♦ ... quand ils voyaient passer la horde sacrée des joueurs de flûtes et de cymbales, des hurleurs, des danseurs et des échevelées entourant leurs prêtres (...), beaucoup pris de frénésie entraient, pour un bout de chemin, dans la sarabande orgiaque.BARRÈS, Pays. Lev., t.1, 1923, p.92.B. —[Correspond à orgie B] Qui est propre, relatif à une orgie; qui appartient à une orgie, qui l'évoque ou en a le caractère. Elle lisait jusqu'au matin des livres extravagants où il y avait des tableaux orgiaques avec des situations sanglantes (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.140). Cette vie orgiaque qu'avait menée Albertine avant de me connaître (PROUST, Prisonn., 1922, p.351).C. —[Correspond à orgie C] Excessif, prodigue, déréglé. Une sorte d'ivresse intellectuelle haschidée, dit Rollinat, qui empêchait le travail, le mettant tout entier dans la dépense orgiaque de la conversation, en ce logis où on se disait qu'on causait comme en nul autre endroit de Paris (GONCOURT, Journal, 1886, p.549). La passion a beau paraître un moment nous ouvrir la voie de l'ascèse et du renoncement. Elle se prolonge toujours, par une fatalité intérieure qui lui est propre, dans les délices orgiaques de la solitude, de l'égoïsme et de la sensualité (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 221).REM. Orgiaquer, verbe intrans., hapax. [Correspond à orgie B 2] La froideur que cette femme avait rencontrée chez Bourget lui donnait l'idée d'orgiaquer avec un de la littérature ayant la réputation d'un chaud-de-la-couche, avec Catulle Mendès (GONCOURT, Journal, 1892, p.324).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1797 «qui tient de l'orgie» (RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur-Nicolas ou le Coeur-humain dévoilé, VII, 13e part., p.3687 ds Mél. Gamillscheg, 1968, p.30); 2. 1845 Antiq. «relatif, propre aux orgies» (BESCH. Suppl.). Empr. au gr.
«qui concerne les mystères, les orgies». Fréq. abs. littér.:16.
orgiaque [ɔʀʒjak] adj.ÉTYM. 1833; grec orgiakos, de orgia. → Orgie.❖1 Antiq. Qui a rapport ou qui est propre aux orgies. || Culte, fêtes (cit. 1) orgiaques. ⇒ Bacchanale. — REM. On dit aussi orgiastique.2 Littér., vieilli. Qui tient de l'orgie, qui ressemble à une orgie. || Souper orgiaque.3 Didact. ou littér. Qui évoque l'orgie. || Livre orgiaque (→ Hystérique, cit. 1).1 (…) dans la partie voluptueuse et orgiaque de l'ouverture de Tannhäuser, l'artiste avait mis autant de force, développé autant d'énergie que dans la peinture de la mysticité qui caractérise l'ouverture de Lohengrin.Baudelaire, l'Art romantique, XXI, IV.2 Son fard était resté de la veille et sous ses cheveux frisés et ternes elle avait un petit visage orgiaque et sale.M. Duras, les Petits Chevaux de Tarquinia, p. 138.❖DÉR. Orgiaquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.